Grèce: manifeste pour une «société des citoyens»
Le cadre de l'enjeu
Ne nous berçons pas d'illusions. Les manifestations et rassemblements de protestation dans les rues et sur les places sont sans issue parce qu'ils ne s'attaquent pas à la cause du problème: la concentration monopolistique de la totalité du pouvoir politique entre les mains des détenteurs de l'État. Quand la société des citoyens, calmée ou épuisée, regagnera ses pénates, les hommes politiques continueront à discuter et co-décider avec les agents internes et externes des mécanismes dont ils sont les otages, à la surface de la politique (et qui les pourvoient en force, en argent, en communication, etc.).
Il est urgent de comprendre que la cause fondamentale du problème actuel réside dans le fait que le système politique de la modernité n'est ni démocratique, ni représentatif. Le personnel politique possède en indivis la qualité à la fois de mandant et de mandataire, tandis que la société des citoyens est confinée dans la sphère privée. Véhiculées par ce système politique et par son inévitable dégénérescence en partitocratie dynastique, les forces qui définissent l'ordre mondial ont réussi à contrôler l'État et à imposer leur domination politique sur la société des citoyens.
L'enjeu du rassemblement de «Syntagma» met pour la première fois la société des citoyens face à l'ensemble des détenteurs de l'État (hommes politiques et autres). Ce fait montre en soi que le collectif ne se constitue plus en termes de masse, mais se revendique en somme des citoyens. La réaffirmation de l'individualité au sein du collectif fait que le citoyen n'est plus un sujet instrumenté, mais une entité libre et émancipée qui façonne les événements; non plus une force extra-politéienne, mais partie intégrante de la politéia. Il est donc évident que quand les penseurs de la modernité affirment qu'État et système politique se confondent, ils sont tout à fait en dehors de la vérité.
Le cadre du changement
Dans ces conditions, la société des citoyens est appelée à:
a) se rendre compte que de nos jours, la protestation extra-institutionnelle est un mode d'opposition totalement dérisoire face aux géants de l'ordre mondial.
Nous devons prendre conscience que le temps du fonctionnement extra-institutionnel de la collectivité est révolu. Les collectivités non institutionnelles durent moins que la nécessité qui les fait naître. Elles risquent soit de dégénérer, soit d'être contaminées par les pouvoirs constitués et par les forces qui refusent l'émancipation de la société des citoyens. Ce risque est accru lorsque l'enjeu de la société des citoyens se développe dans un petit pays et ne concorde ni avec la dynamique interne des pays du complexe hégémonique qui définit l'état des choses au niveau mondial, ni, a fortiori, avec leurs intérêts.
b) prendre le système politique en main, exiger la suspension des articles de la Constitution qui suppriment le principe représentatif de la politeia, qui lui ôtent à elle-même la qualité de mandant.
La société des citoyens doit élaborer des propositions de lois qui aboliront le caractère possédé de l'État et la partitocratie dynastique, qui feront dépendre le personnel politique de la société des citoyens, aboliront son «immunité» et le soumettront directement à la justice pour ses actes politiques, accorderont au citoyen le droit d'avoir un «intérêt pour agir» en cas de préjudice occasionné par les agents de l'administration ou le personnel politique; enfin, elle doit mettre au point les orientations politiques dans le cadre desquelles le pouvoir politique sera obligé de gouverner.
c) Dans ce cadre, formuler des revendications réalistes en termes «législatifs» clairs.
Dans les circonstances actuelles, il est réaliste et nécessaire de:
-Institutionnaliser la compétence de «contrôle» du personnel politique (et de l'administration et de la justice) par le tribunal spécialement prévu à cette fin. Le contrôle doit aussi concerner les individus/membres (par exemple, le député chaque semestre, par un corps de citoyens tirés au sort dans sa circonscription électorale) et les institutions du système politique (le Parlement, le gouvernement, etc.).
-Abolir l'immunité et abroger les lois sur la responsabilité du personnel politique. Introduire la responsabilité politique du personnel politique pour ses actes (ou omissions) politiques qui portent préjudice à la société des citoyens. Affirmer clairement que la finalité de la politique, c'est l'intérêt (de la nation) de la société, et non (de la nation) de l'État. Il est inconcevable qu'au XXIe siècle, nous vivions sous un régime antérieur à Solon. Le personnel politique doit être soumis, pour le dommage occasionné par son action politique, au droit commun, et avec la circonstance aggravante que le délit politique porte préjudice à bien plus de monde que le délit ordinaire. Le tribunal compétent doit être composé d'un corps de juges tirés au sort, avec la participation de citoyens jurés.
-Reconnaître au citoyen un droit «d'intérêt pour agir» en cas de préjudice occasionné par les agents de l'administration, de la justice et par le personnel politique. L'agent administratif, judiciaire et politique et, à titre tout à fait subsidiaire, l'État doivent être directement responsables devant le citoyen.
-Exiger que la société des citoyens exprime obligatoirement son avis (sa volonté) avant toute décision politique (gouvernementale ou législative) et qu'elle ait la possibilité de soulever des questions de politique dont elle estime qu'elles requièrent d'être traitées (par exemple, le fonctionnement efficace de l'administration). En pratique, la possibilité scientifique des sondages pourrait être exploitée: il n'est pas besoin de rassembler chaque fois l'ensemble de la société sur la place Syntagma. Avant toute prise de décision, la société devrait être sondée sur sa volonté. Ou mieux, il pourrait être créé un démos sondable en permanence, qui discutera et se prononcera sur les problèmes du pays, au niveau politique. C'est là un des nombreux exemples de réglementations qui rendraient possible le passage à un relatif semblant de représentation. Mais cela requiert que la société des citoyens entre institutionnellement en politique. Qu'elle participe aux décisions.
-Faire ainsi ressortir ce que la société des citoyens considère ou non comme son intérêt. Pour l'instant, l'avis obligatoire suffirait, sans aller jusqu'à obliger le pouvoir politique à s'y conformer. «Contrôle» et «responsabilité» combinés au processus électoral, voilà qui équilibrera la volonté du pouvoir politique de s'autonomiser voire de se soumettre à des forces exogènes (par. ex. aux marchés).
-Exiger du Parlement qu'il renonce à sa «compétence» abusive de légiférer sur les questions de responsabilité politique de ses membres et notamment à se mêler de la gestion de leurs responsabilités. Que la justice soit saisie de toutes les affaires d'immunité et de scandales apparues depuis 1974. Par nature, les affaires relevant de la responsabilité des hommes politiques ne sont pas prescriptibles.
La plupart de ces aménagements ne nécessitent pas de révision de la Constitution. La société des citoyens réclamera simplement le sursis des articles de la Constitution qui réservent au pouvoir politique la qualité de mandant.
Le cadre de l'action politique
Considérant comme donné le fait que la mission du système politique de la modernité est terminée, et avec elle, l'efficacité des modes d'action extra-institutionnels traditionnels, je propose:
Que la société des citoyens entoure pacifiquement, mais en masse, le Parlement (de préférence au moment d'une session plénière) et le siège du gouvernement (quand le Premier ministre / monarque sera en réunion avec ses collaborateurs) et exige l'adoption de ses propositions de lois. Au besoin, qu'elle les empêche de partir avant que ce soit chose faite ou exige qu'ils se réunissent à cette fin. Si le pouvoir politique tente d'empêcher, de quelque manière que ce soit, la manifestation du sentiment de la société des citoyens, que tous s'allongent par terre sur le dos comme un seul corps. La seule chose que le pouvoir y gagnera, c'est que le système perd toute légitimité. Le «contrat social» qui relègue la société des citoyens dans le statut de particulier présuppose son consentement, ne serait-ce que tacite. S'il est massivement contesté, il est présumé rompu, et par conséquent, le corps de la société des citoyens doit se prononcer à nouveau. En tout état de cause, la classe politique s'est montrée indigne de la confiance aveugle que lui a accordée la société des citoyens et, bien pis, elle a abusé de son rôle, avec des conséquences désastreuses pour le pays.
Qu'elle poursuive ainsi obstinément, jusqu'à obtenir la garantie que la volonté de la société des citoyens trouvera une expression institutionnelle et sera obligatoirement prise en compte dans les décisions politiques. Qu'elle rappelle clairement que la société des citoyens est la raison d'être aussi bien de l'État que du personnel politique et de l'économie. Que c'est la société des citoyens, et non l'État, qui incarne et exprime la nation. Que l'intérêt de la société des citoyens doit être la seule «finalité» de la fonction politique. Que c'est elle, la société, et non eux, les politiciens, qui a compétence pour donner forme aux politiques qui seront en accord avec l'intérêt commun. Que la place de la société est dans le système politique, et non sur les places. Et que le temps de la carte blanche que leur donne le système pour interpréter la volonté de la société et décider de son intérêt est irrémédiablement révolu. L'heure est venue pour la société des citoyens de revendiquer le changement du système politique qui fera que son suffrage aura un contenu représentatif (et non plus simple valeur de légitimation); de cesser de philosopher et vouloir faire pression sur le pouvoir pour qu'il agisse en faveur de l'intérêt commun, et d'assumer elle-même la compétence de codécision; de récupérer le droit de «contrôler» et «responsabiliser/sanctionner» des politiciens, de retrouver la qualité de mandant au lieu d'accepter d'être confinée dans la sphère privée en les laissant agir à leur guise et se partager l'État avec les profiteurs de toute sorte de la collusion d'intérêts.
Le jour où la société des citoyens aura compris les causes du problème et proclamera la fin du «contrat social» qui lui a été imposé unilatéralement par les détenteurs de l'État, le jour où elle formulera expressément son exigence d'être un acteur institutionnel de l'État et non un sujet, où elle se rendra compte qu'elle est la source primaire de tout pouvoir et, naturellement, de sa propre existence, elle constatera l'efficacité de sa puissance. Ce jour-là, le personnel politique sera appelé à choisir entre la voie du déni et, par conséquent, du recul, ce qui l'exposera de manière irrémédiable dans tout son autoritarisme, et une métamorphose en serviteur dévoué de la société des citoyens et simple mandataire de ses intérêts. Face à cet enjeu, la société des citoyens bénéficie d'un avantage: le temps du système politique (non démocratique et non représentatif) engendré par l'Europe issue du despotisme médiéval, et celui de sa version dégénérée, la partitocratie, est révolu. Ni le système lui-même, ni l'activité extra-étatique réservée à la société des citoyens ne peuvent renverser l'hégémonie politique univoque des «marchés» qui protège «l'ordre légal» planétaire.
En tout état de cause, la classe politique n'a aucune légitimité à dénier à la société des citoyens le droit de retirer, si elle le désire, sa confiance au système politique qui l'exclut de la participation à la procédure de prise des décisions.
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7 σχόλια:
rendre le pouvoir politique à une «société des citoyens»!
il y a des utopies qui se réalisent, voyez l'aventure Godin et son familistère, mais bon..... impatient de connaître cette évolution citoyenne!
08/06/2011 19:38Par jean michel PARIS
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alerte
Ou Marinaleda, utopie communiste actuelle qui dure depuis trente ans.
09/06/2011 22:22Par Zap Pow
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alerte
Bravo, bravo, bravo
Des textes qui donnent de l'espoir, car pourquoi voter lorsque nous n'avons pas de choix démocratiques. Pourquoi La révolution Française pour revenir aux mêmes effets et aux mêmes causes.
Un texte qui replace le citoyen au coeur de la démarche, une société d'hommes et de femmes et non des hommes et des femmes au service d'une société broyeuse et égoïste, servant l'intérêt d'un seul "l'argent". Faire de l'argent pour l'argent sans imaginer un seul instant que l'argent est un outil, un moyen d'échanges pour l'évolution et le bien-être des individus qui compose
cette société. La machine à dévorer son maître!!!!
08/06/2011 20:13Par Marie-Hélène Dumas
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"Que c'est la société des citoyens, et non l'État, qui incarne et exprime la nation. Que l'intérêt de la société des citoyens doit être la seule «finalité» de la fonction politique. Que c'est elle, la société, et non eux, les politiciens, qui a compétence pour donner forme aux politiques qui seront en accord avec l'intérêt commun."
Cette fois , ce sont bien les Grecs qui réinventent l'agora ..
Ce texte est d'autant plus important qu'il est le symbole d'une volonté de renaissance démocratique . Il est une prise de conscience du vol de la démocratie par des individus non élus .
Merci à son auteur , merci à ceux qui nous le font connaitre
08/06/2011 21:22Par MARIE CAROLINE PORTEU
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Oui il faut en finir avec cette société dont les élus font une politique qui ne correspond pas à l'intérêt du plus grand nombre toujours en prétextant que c'est la seul possible. Au fil des années ils détricotent le programme novateur démocratique du CNR et toujours par des tours de passe, par exemple en ce disant les héritiers du Général Degaulle mais ils font une politique complétement opposé à celle que préconnisait le Conseil National de la Résistance. La plus part de ceux qui se disent Gaulliste sont étaient en vérité les ennemies du Général les mêmes qui en 1940 avaient condamné a mort le Général.
08/06/2011 21:51Par MICHEL DECHAMPS
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J'avais appris pendant mes cours de Grec lorsque je faisais mon petit séminaire ( c'est peu mais essentiel)que la DEMOCRATIE avait été élaborée par les Grecs anciens! Les grecs contemporains la ré- inventent alors que l'on croyait ce pays voué au gémonies de la grande finance et des puissants attachés à leur pouvoir. Bravo et merci.
08/06/2011 21:56Par Ngaparou
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Vive la Grèce, et que règne la Multitude!
08/06/2011 22:40Par seveg
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Bravo!...Courage!...Résistance!...
Si rien n'est fait, le pire est à craindre pour nos démocraties.
Un infâme processus est lancé, sans état d'âme, par l'Internationale du Profit...
Saurons-nous l'arrêter?
08/06/2011 23:04Par pierrounet
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Je rejoins la cause et espère encore et encore que naîtra une nouvelle et vraie démocratie!
08/06/2011 23:56Par nao
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A bas l'oligarchie, vive les peuples en lutte, Grèce, Syrie, Espagne. Les urnes j'en ai raz les burnes.
Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps,
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées du jeu qu'on veut t'faire jouer,
Les yeux bandés.
Tous les rapaces du pouvoir menés par un p'tit clown sinistre
Plongent vers moi sur la musique d'une piètre guitariste
J'crois pas qu'ils viennent me parler des joies d'la vie d'artiste.
De l'autre côté voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cimetière de veilles pelles mécaniques.
(refrain)
Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquant d'armes
On est soixante millions de poètes,
C'est ça qui doit faire notre charme
Sur la lune de Saturne Médiapart sonne l'alarme
C'est drôle mais tout l'monde s'en fout !
Vendredi tombant nulle part, y'a Eric Besson solitaire
Qui m'a dit : "J'trouve plus mon île, vous n'auriez pas vu la mer ?"
Va falloir que j'lui parle du thermo-nucléaire".
Hier un homme est venu vers moi d'une démarche un peu traînante
Il m'a dit : "T'as t'nu combien d'jours ?" J'ai répondu : "Bientôt trente"
J'me souviens qu'il espérait tenir jusqu'à quarante.
Quand j'ai d'mandé son message il m'a dit d'un air tranquille
"les politiciens finiront tous un jour au fond d'un asile"
j'ai compris que j'pourrais bientôt regagner la ville..
09/06/2011 00:33Par KOSZAYR
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Les Grecs seraint-ils en train de reconstruire les bases d'une VRAIE démocratie ? Superbe pied de nez de l'Histoire !
Malgré l'ostracisme, le mépris, le silence hébété de l'oligarchie politique, syndicale et médiatique, le mouvement des Indignados se fait entendre de plus en plus nettement à travers une Europe dont les citoyens en ont assez d'être pillés par la main de moins de moins invisible des Marchés Financiers et de leurs acolytes.
Les propositions de cet article font fondement d'une voie à emprunter de toute urgence.
09/06/2011 00:38Par dzotchan
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Bravo....
Ce texte fait renaître l'espoir que tout n'est pas perdu.
Est-il possible de le diffuser, de le faire connaître autour de soi?
Merci à l'auteur.
09/06/2011 07:56Par Colza
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Il est vrai que ce texte suscite l'espoir. Celà étant, il demeure d'un abord assez aride pour des citoyens peu éveillés à la conscience politique.
Il reste à le traduire en quelques idées simples et compréhensibles par tous pour qu'il fasse le tour de l'Europe et soit appréhendé par tous ses citoyens.
Ceci ferait trembler cette oligarchie financière dont les politiques sont les larbins qui a oublié que la Grèce fut le berceau d'une brillante civilisation et a mis en oeuvre il y a déjà 2000 ans une véritable démocratie.
09/06/2011 08:40Par degadezo
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Les "indignés grecs", après des rassemblements de masse (en avez-vous entendu parler dans les "grands médias" ?) viennent d'obtenir la tenue d'un référendum sur le énième plan d'austérité.
Une victoire qui en appelle d'autres moins institutionnelles.
09/06/2011 09:31Par Velveth
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Democracia real, ya !
09/06/2011 09:41Par ...?
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Grèce, Espagne, Portugal, ces pays "club med" traités parfois avec un peu de condesendance par le Gaulois de base, nous montrent la voie. Ca bouillonne et ça ne s'arrêtera pas de sitôt, espérons-le.
09/06/2011 11:07Par raybor
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Bonjour à tous,
Je veux simplement insister sur ce qui a retenu mon
attention - je cite :
La protestation
extra-institutionnelle est un mode d'opposition totalement dérisoire face...
Le temps du
fonctionnement extra-institutionnel de la collectivité est révolu.
1 : je partage ces constats : faire un pas de côté
ne suffit plus. Démissionner n'est plus une solution car cette action conduit à
laisser le champ libre aux agissements de toute sorte.
Je cite encore :
La société des
citoyens doit élaborer des propositions de lois (...) formuler des revendications
réalistes en termes «législatifs» clairs (...) prendre le système politique en
main (...) mettre au point les orientations politiques.
2 : j'adhère à ces actions qui, de mon point de vue,
demandent de se mettre au travail et cher professeur, ce travail-là, sans
angélisme béat pour votre fonction de pédagogue, ne peut se faire qu'avec vous, et d'autres bien sûr.
Je cite encore :
(...) la société des
citoyens aura compris les causes du problème et proclamera la fin du «contrat
social» qui lui a été imposé unilatéralement par les détenteurs de l'État (...)
(...) participation à la
procédure de prise des décisions (...)
3 : de mon point de vue, comprendre les procédures est
la première étape pour cibler leurs perversions qui conduit à la deuxième étape
d'être à même d'élaborer des corrections simples, rapides et efficientes et
ainsi, troisième étape, participer à la prise de décision, sur le mode qui à la
fois dénonce et énonce.
Reste la question : comment nous allons-nous-y
prendre ? Rien n'est encore gagné si ce n'est que des principes se
dessinent ici et là, comme dans ce texte écrit par M. George Contogeorgis. Ce
qui ouvre des perspectives optimistes.
Merci Monsieur le professeur.
Noëlle SANZ
09/06/2011 11:38Par noelle sanz
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Ce sont quand même des sacrés politiques ces GRECS. Ils ont inventé la démocratie bien longtemps avant notre calendrier judéo-chrétien et il se pourrait qu'aujourd'hui ils soient en train d'inventer quelque chosede différent mais toujours dans le bon sens, ça a une petite allure d'auto-gestion, avec une goutte d'anarchie responsable (respectueuse de l'autre), un sens de la solidarité, une éthique sociale, un rejet de la richesse excessive et ridicule (à quoi peut bien servir de posséder 1 milliard d'euros?..) (si en plus on a un cancer!!!)(ou un alzheimer...), la notion de responsabilité individuelle, etc...etc... Non vraiment j'aime les GRECS. Pourvu que ça gagne les autres peuples. JCB
*pour ce qui concerne la non-violence devant les bâtiments "présidentiels" (je devrai dire "publics" ou "citoyens" ça sera peut-être un peu difficile car en face ils jouent leur vie leurs croyances leur raison d'être leur appareil mental et ils vont cogner dur... enfin je le crains expériences historiques faîtes.
09/06/2011 12:29Par Jean-Claude BIDAULT
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D'accord sur l'essentiel sauf sur la question de considérer les sondages comme un moyen simple et efficace de réglementer ou de légiférer. On l'a vu récemment en France sur la question de faire travailler pour rien les bénéficiaires du RSA. Tous les sondages montraient que la population était majoritairement favorable à cette idée.
09/06/2011 12:32Par Adrien Labayrade
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@ adrien labayrade
D'accord avec vous.
Sauf si en amont, les citoyens ont reçu une véritable information par le biais de médias indépendants de tous pouvoirs politiques ou financiers.
Tout se tient, en fait. Tant que la population tiendra ses infos de médias détenus par des groupes financiers proches du pouvoir, ayant intérêts à maintenir le peuple dans une douce somnolence (ignorance), rien ne sera possible.
10/06/2011 07:56Par Colza
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Colza,
Après plus de quatre millénaires de civilisation, force nous est de constater que la société n'a pratiquement pas évolué au niveau de la mentalité de ceux qui la composent. Si tant de progrès ont été réalisés dans tous les domaines, aucun, absolument aucun, ne peut être observé dans celui de l'état d'esprit général qui permettrait d'accéder à l'état optimal du bien-vivre ensemble. Et ce malgré les enseignements de tous les philosophes et de tous les intellectuels qui ont décrit notre triste condition humaine.
L'homme est-il fondamentalement bon ou mauvais ? Toute la question est là et, sinon, peut-il être corrigé ? Et devrait-il l'être, le cas échéant si la chose était possible (les goulags, les camps de rééducation, etc.) ?
10/06/2011 09:05Par Adrien Labayrade
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Oui la Grèce a inventé la démocratie il y a 2500 ans. Depuis les grecs ont ré-inventé plusieurs fois la fraude fiscale, le travail au noir et généralisé la corruption. Ils sont vraiment précurseurs. Maintnenant ce texte propose une sorte de démocratie directe. Qui comme toute démocratie sera basée sur un vote. Et qui comme tout vote sera représentatif de l'avis des personnes qui auront mis le plus d'argent pour faire campagne.
Je vis en Suisse, dans une démocratie directe (les citoyens peuvent proposer des lois et contester les lois votées au parlement par référendum), et je vous laisse juger ce que cela veut dire au niveau politique (dans le désordre ces dernières années) : interdiction de la construction des minarets, imprescriptibilité des crimes pédophiles, internement à vie des criminels "dangereux", (et une future votation pour limiter le nombre d'étrangers sur le territoire qui pourrait bien passer)... Sans parler du temps qu'il a fallu pour octroyer le droit de vote aux femmes, et j'en passe. Le seul intérêt de la démocratie directe est une sorte de paix sociale, car la majorité a parlé. Et c'est bien connu elle a toujours raison. Ou pas?
A partir de là on peut discuter des avantages et des inconvénients de la démocratie représentative et directe, mais il faut arrêter de considérer la démocratie directe comme étant la panacée.
09/06/2011 15:13Par opm
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+1
Ce qui revient à constater que cette déclatation très intéressante ne peut suffire et nécessite quelques compléments.
10/06/2011 06:56Par Jean-Claude Charrié
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Texte superbe.
Exigeons la même chose en France, rejoingnons les indignés !
09/06/2011 15:36Par foulss
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La situation grecque m'interpelle.
Quand un banquier n'exécute pas correctement son obligation de conseil, l'emprunteur n'est tenu qu'à rembourser le capital.
Il semble bien que les banques ont manqué en l'espèce à leur obligation de conseil envers tout un peuple.
Quelle est cette époque où un peuple à moins de droit à l'égard des banquiers qu'un individu ?
Et si les Grecs, les Espagnols, les Italiens, les Portugais, les Irlandais, ... toute l'Union faisait comme l'Islande ?
09/06/2011 22:55Par POJ
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Europe écologie et liberté d'expression
Alerte : la Profession de foi de Stéphane Lhomme
est censurée par la direction d'Europe écologie
Motif : interdit d'égratigner
l'icone Nicolas Hulot !
Résultat : les 25 000 votants vont recevoir les professions de foi des
candidats Hulot, Joly, et Stoll, mais pas celle de Stéphane Lhomme !
Voir la profession de foi interdite : ici
10/06/2011 07:01Par la belle verte
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Stéphane Lhomme... je ne le connais pas mais... son nom m'interpelle !
Lhomme
L'homme
L'Homme
L'Humain
L'Humanité ?
10/06/2011 12:21Par almanach
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Le parallèle entre ce texte et ce que j'ai commencé d'écrire sur mon blog depuis quelques semaines est intéressant... pour les similitudes et les différences !
http://blogs.mediapart.fr/blog/jeannimes/050411/les-31 pour ceux que cela intéresse...
10/06/2011 12:06Par jeanNimes
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Je vous conseille ce texte, qui montre que le gouvernement grec est en train de faire preuve d'une censure politique qui rappelle des temps sombres:
http://yanisvaroufakis.eu/2011/06/12/the-greek-crisis-and-th...
14/06/2011 10:49Par seveg
14/06/2011 10:49Par seveg
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Nouveau
J'aime la Grêce !
16/06/2011 15:24Par Betty Boillin
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